Auteur : Jadore MOUSSOKI AUCARRET
Alors que la planète accélère vers la transition énergétique, la République du Congo amorce un virage historique : transformer sa compagnie pétrolière nationale, la SNPC, en acteur multi-énergies. Derrière cette mutation, c’est une vision nouvelle de la souveraineté , du développement local et du climat qui se dessine.
1- Un modèle économique à réinventer
Depuis de nombreuses années, le Congo vit au rythme du baril.
D’après la banque mondiale, le secteur des hydrocarbures au Congo représente environ 42% du PIB, 80 % d’exportations et 60% des recettes intérieures1.
Cette dépendance expose le Congo a une forte vulnérabilité face aux fluctuations du marche mondial comme ce fut le cas en 2014 avec la chute brutale du prix du pétrole passant de 108 $ à 57$ provocant ainsi une crise budgétaire avec pour conséquence directe sur l’économie nationale.
En effet, pour assurer sa stabilité, le Congo doit diversifier ses revenus et valoriser ses ressources différemment. C’est dans ce contexte que le Congo réoriente sa stratégie du tout pétrole via SNPC.
2- Du pétrole au gaz : le nouveau moteur de croissance
Le Congo dispose d’un potentiel énergétique considérable et sous exploiter par la compagnie nationale des pétroles du Congo. Mais avec l’e volution des marchés mondiaux et les engagements climatiques pris dans le cadre de l’Accord de Paris, la SNPC réoriente aujourd’hui sa stratégie vers un mode le plus diversifié et durable.
- Le Gaz naturel comme pivot de transition
Le gaz naturel constitue deésormais le pilier de cette nouvelle strate gie.
Jadis perçu comme un sous-produit du pe trole, il devient un vecteur cle de la croissance et stabilité énergétique.
Le Gas Master Plan2, élabore en partenariat avec le PNUD et la banque mondiale, prévoit la liquéfaction de 3 millions de tonnes de gaz naturel par an d’ici 2026, notamment via les projets Marine XII et LNG Congo développent avec Eni.
Cette ressource doit alimenter à la fois les industries locales, la filière GPL domestique afin de réduire de 20% les importations de produits raffinés, stabiliser le coût du KWh de 25 a 30% dans les zones urbaines et créer plusieurs centaines d’emplois qualifiés dans la maintenance et services.
Au-délà de sa rentabilité, le gaz offre une réduction des émissions par la valorisation du gaz associé, réduisant le torchage sur les sites pétroliers, qui représentait encore près de 400 millions de m³ par an en 2020.
