Apparu en Wuhan (Chine) en décembre 2019, le SARS-CoV-2 ou le Coronavirus ou en encore le Covid-19 ne cesse de nous retrancher dans nos économies à commencer par la Chine. En effet, dès l’apparition du virus, les autorités chinoises n’ont pas hésiter sur les moyens afin de rompre la chaîne de contamination du virus sur le territoire. Des mesures strictes ont été déployées comme le confinement de plus de 60 millions de personnes et la désinfection des voies. Malgré ces efforts, le virus n’a pas pour autant arrêter sa progression, bien au contraire. Dans les premières heures de ce qui deviendra une pandémie, la plupart des pays occidentaux parlait de virus chinois, et n’ont jugé bon de prendre les mesures nécessaires pour contrer son entrée et sa propagation sur leur territoire. Ces erreurs de jugements et d’analyses ont été le terreau fertile de la prolifération du coronavirus avec une totale absence d’effet mémoire lié aux crises sanitaires précédentes comme la grippe espagnole.
Avec des pertes en vie humaine qui croissent à une vitesse exponentielle plus de 200.000 décès avec près de 2.000.000 de cas dans 193 pays le 13 avril 2020 et une paralysie quasi totale des activités, jamais le monde en temps de paix n’a eu à faire face à la fois un tel ennemi invisible et redoutable, qui vient nous rappeler la fragile illusion d’équilibre que nous croyons avoir créé dans nos économies. Le coronavirus vient montrer les limites et la fragilité de nos systèmes dont certains pays se targuaient de se mettre en avant en ventant la solidité de leur système économique, sociale, politique mais également de santé.
Plus rapide dans ses attaques, les pays se voient dépasser par les évènements et son contraint d’improviser la plupart du temps. Il convient de mettre en avant l’effet de surprise qu’a engendré cette pandémie, prenant les nations à contre-courant. En effet, pour cette année 2020-2021, les perspectives des analystes financiers tablaient sur une croissance des économies et des investissements en hausse par rapport à 2019. Il est évident que la préoccupation actuelle des Etats est de trouver les moyens nécessaires de sortir presque indemne de cette crise sanitaire qui paralyse les activités.
Par ailleurs, elle met également à nu les profonds déséquilibres de notre mode de vie et de notre système tout entier avec des difficultés pour certains pays de disposer des tests, équipements et du personnel médical qualifié, mais aussi de subsistances nécessaires dans ces heures. Dans un système de production dominé par le capitalisme avec la recherche du profit effréné, le coronavirus montre les limites de notre mode de production, de consommation et de de vie. L’obsession des institutions et entreprises étaient tellement focalisées sur les questions comme la croissance, de la dette, de l’équilibre budgétaire, de chômage et autres, que le bien-être des travailleurs qui étaient bradés au profit d’un chiffre d’affaires de plus en plus croissant. Cette situation prévaut dans l’ensemble des pays et à géométrie variable, laissant ainsi les employés dans une situation sociale plus que précaire pourvu qu’ils atteignent les objectifs qui leur ont été assignés.
Aujourd’hui, ce langage a bien évolué et l’on parle de « à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles » comme si l’économie n’était pas déjà dans une situation plus qu’exceptionnelle avec des conditions de vie très déplorables de la population dont le bien-être est le dernier des soucis, des manipulations de taux, une économie mondiale à bout de souffle, guettée par une récession, des chantages financiers et économiques, des déstabilisations et instrumentalisations des entreprises et des États les plus « pauvres ».
Des années à nous rabâcher le même discours : il faut un équilibre de dépenses publiques, il ne faut pas dépasser le seuil de l’endettement, il faut une indépendance de la banque centrale et l’État, il ne faut pas faire usage de la planche à billets, il faut contrôler la masse monétaire en circulation, il faut privatiser les entreprises, il faut…. Il ne faut pas…. Il ne faudrait pas faire ainsi même si la population doit mourir de faim. Cependant, cette crise sanitaire remet la plupart de nos croyances en marge.
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